À l’occasion d’une fête de village, M. le Maire, ceint de son écharpe tricolore, et le garde-champêtre, roulant du tambour, haranguent la foule du haut de l’estrade où ils sont juchés. De nombreux lots sont présentés : il y en a pour 1 000 francs. Enthousiastes, les nombreux participants sont impatients de partir : il y a ainsi un faux départ auquel le garde-champêtre a vite faite de mettre bon ordre, en tançant le concurrent trop pressé.
Le vrai départ est enfin donné. Après quelques mètres de course, la première épreuve : il faut passer au travers de tonneaux ouverts couchés par terre. Les plus doués n’hésitent pas et foncent la tête la première, les plus audacieux profitent d’un moment d’inattention des juges pour littéralement rouler leurs adversaires. Une nouvelle brève course et voici la deuxième épreuve : il faut se vêtir le plus vite possible d’effets trouvés dans des valises fermées disposées au sol. Des hommes se retrouvent ainsi habillés en femme et vice-versa, quand ce n’est pas avec des tenues plus excentriques encore. Gare à celui ou à celle qui ne trouve pas chaussure à son pied : c’est l’élimination.
Encore une course et c’est la troisième et dernière épreuve : le franchissement d’un mur. Toujours galants, M. le Maire et le garde-champêtre offrent leurs services pour aider certaines de ces dames à garder leur dignité dans cet exercice, mais les autres concurrents n’ont qu’à se débrouiller et tant pis pour les retardataires : il faut continuer à surveiller la course. Pour la dernière ligne droite, on doit traverser un pré dans lequel paissent paisiblement des moutons. Le troupeau a vite fait d’être dispersé par le passage de l’équipée joyeuse et bigarrée. À l'arrivée, les concurrents en viennent aux mains pour se partager les lots convoités.